© Marvel/Panini 2013

Spider-Man Universe (V1) #7
Minimum Carnage

Format — VF
Editeur — Marvel via Panini Comics France
Contenu — Minimum Carnage Alpha (2012) + Minimum Carnage Omega (2013) + Scarlet Spider (2012) #10-11 + Venom (2011) #26-27
Scénario — Cullen Bunn & Christopher Yost
Dessin — Lan Medina, Declan Shalvey, Khoi Pham, Reilly Brown
Encrage — Karl Kesel, Walden Wong, Cam SMith, Jaime Mendoza, Javier Bergantino, Tom Palmer, Chris Sotomayor
Couleur — Chris Sotomayor, Edgar Delgado, Lee Loughridge
Traduction — Sophie Watine-Vievard
Lettrage — Alessandro Benedetti
184 pages — 5.70€

Vous contemplez votre nouvelle machine à changer la taille des particules. Si tout se passe comme prévu, vous avez dvant vous le moyen de devenir riche. Très riche. Le rayon vous permettra d'augmenter la taille d'un crayon et le second tir permettra de le fragmenter en plein de petits crayons. N'importe lequel de ses petits crayons peut être augmenté à son tour et fragmenté en d'autres crayons. Votre invention va vous permettre de dupliquer n'importe quoi à l'infini ! Mais alors que vous enclenchez la machine, votre assistante, Paprika, rentre dans la zone de tir.

Vous assistez incrédule à la fragmentation de cette dernière en plein d'elle-même miniatures qui se mettent à courir dans tous les sens, c'est la cohue générale, comme si une fourmilière faite de centaines de Paprika s'était ouverte dans la salle. Sous l'effet de la panique, vous tirez une seconde fois en espérant la faire grandir, mais vous n'avez pas changé le réglage ! vous voila désormais face à des millions de mini-Paprika qui grouillent et se massent comme le ressac de la mer. Vous pressez l'alarme et sortez en courant tandis que vous entendez toutes les petites voix hurler de concert : "JE VAIS FAIRE UN CARNAGE !!!"

Un adolescent et une adolescente se tiennent dans une structure cylindrique géante. La fille dit woah et le graçon ajoute what the heck. Ils sont tous deux très étonnés.
© Marvel/Panini 2013

Cletus, Flash et Ben rentrent dans un portail...

Ah, Marvel. Editeur que l'on ne présente plus, celui que l'on nomme "la maison des idées". Et des idées, ils en ont plein. Souvent pas très originales, presque toujours bancales et de plus en plus recyclées, mais ça n'en reste pas moins des idées. Dans les années 90, l'une de ces idées était un gros crossover pas piqué des hannetons et sobrement intitulé "MAXIMUM CARNAGE". Vous vous doutez bien que c'était pas un album de tricot de la Tante May, hein. Carnage qui réunissait quelques super-vilains et menait sa bande de fracassés à travers tout New-York, provoquant massacres, bastons et autres meurtres. Marvel des années 90 étant Marvel des années 90, ça a vite tourné à la foire générale et on a failli avoir du n'importe quoi. On aime ou on aime pas, ce fut un récit majeur pour le tisseur. Le titre étant déjà pris, Cullen Bunn et Christopher Yost se sont dit qu'ils allaient réitérer ça, mais avec un poil moins d'ambition. Donc exit la ville de New-York et bienvenue dans... le Microvers ! (le monde de l'infiniment petit)

Vous avez donc entre les mains le comic-book "Minimum Carnage". Dans l'esprit de la série originale, il y a un crossover avec Scarlet Spider et l'Agent Venom. C'est un numéro Alpha pour lancer l'intrigue, suivi des deux séries puis d'un numéro Omega pour la conclure. Vous avez les personnages et l'ordre de lecture, y'a plus qu'a se lancer ! L'avantage c'est que c'est un récit assez court et ça sa lit sans forcément connaître quoi que ce soit aux personnages ou à leur background. Moi ce qui m'avait branchée avant tout c'était le prix. 5.70€ ! En 2018 Panini l'a ressorti en librairie au séduisant tarif de... 18€. trois fois le prix. Comme quoi l'offre kiosque pré-hachette, c'était pas si mal ! Le titre est paru sous dans la gamme "Spider-Man Universe" qui était un peu le fourre-tout des comics liés à spider-man et que j'ai suivi principalement parce que ça hébergeait l'excellente série "Venom" de Cullen Bunn avec Eugène "Flash" Thompson comme hôte du symbiote, faisant de l'ancien super-vilain un héros désormais nuancé.

Optimus Prime commence à ouvrir son compartiment thoracique pour utiliser la Matrice de Commandement afin de rétablir JetFire, mais Ratchet l'interrompt.
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Mini Carnage

Au scénario nous retrouvons deux zigotos bien connus des aficionados de Marvel : Cullen Bunn et Christopher Yost. Le premier a publié pour la première fois "The Damned" chez Oni Press pour ensuite atterrir chez Marvel. Pour ma part j'ai énormément apprécié son travail sur "Venom" chez Marvel en 2013, puis "Shadow Road" chez Oni Press en 2018. Son compère est Christopher Yost que j'ai connu... à la télé. Ou du moins en tant que scénariste télé. Il a officié sur "Iron Man Armored Adventures" en 2009 mais surtout "Avengers: Earth Mightiest Heroes" de 2010 à 2012 ! (C'est probablement mon dessin animé préféré de tous les temps donc je suis pas franchement objective !)

Aux dessins ça se bouscule au portillon je dois dire. Je connais surtout Declan Shalvey et Khoi Pham mais je me souviens juste de "Injection" avec le scénariste Warren Ellis mais je n'avais pas eu l'occasion de lire ça. Quant ua reste du cast, il n'y a que le nom de Lee Loughridge qui me dise quelque chose car c'était lui le coloriste sur "Captain Marvel" pendant un temps. Je suis toujours un peu reservée avec les crossovers où ça change pas mal de dessinateurs, encreurs et coloristes. Non pas à cause des faux raccord (comme dans FrankenCastle) mais surtout de d'un minimum de continuité visuelle entre deux numéros.

Optimus Prime est pris sous les tirs de StarScream puis dit aux humains de se cacher derrière lui tandis que son ennemi l'insulte.
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Maxi Emmerdes

Il y a un soucis dans la prison de haute sécurité du Mont Thunderbolt, dans le colorado. L'un des détenus, Clestus Kasady, s'est évadé. C'est l'hôte du symbiote fou furieux répondant au doux nom de Carnage. L'agent Venom (Eugène "flash" Thompson) est l'actuel porteur du symbiote ayant appartenu à Eddie Brock. Désormais il le contrôle et travaille pour le département secret de l'armée des états-unis. Mais Kasady est déjà loin à son arrivée. Sur la vidéo d'enregistrement, il découvre de toutes petites personnes minuscules qui semblent avoir participé à son évasion. Nous apprenons aussi qu'un Puits de Prometehus va ouvrir à Houston au Texas, permettant de faire des expériences sur l'infiniment petit. Lorsque Carnage arrive sur place, Scarlet Spider qui est établi dans cette ville tente de s'interposer, mais sans succès.

Il sera rejoint par l'Agent Venom et tous deux feront équipe pour tenter d'arrêter Carnage. Ce que ce dernier ignore c'est que ceux qui l'ont libéré, l'ont fait dans un but précis : l'amener aux usines de chair. Non pas pour l'aider mais pour se servir de lui comme d'un moule pour fabriquer d'effroyables soldats pour gagner la guerre qui fait rage dans le Microvers. L'Agent Venom est victime de graves crises dans le Microvers, il semble devenir fou et il corrompt tout ce qu'il touche, son temps est donc compté. Il va avoir besoin de toute l'aide possible de Scarlet Spider pour stopper Carnage et empêcher ses sauveteurs miniatures de libérer une effroyable armée de monstres capable de détruire leur univers tout entier !

Optimus Prime commence à ouvrir son compartiment thoracique pour utiliser la Matrice de Commandement afin de rétablir JetFire, mais Ratchet l'interrompt.
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Synthèse Téléologique

Alors je vais le dire d'emblée : Je suis déçue. Non pas que c'était mauvais mais pour un récit qui se voulait aussi intense que Maximum Carnage, c'est assez faiblard. Il y a certes l'originalité du Microvers, l'introduction des Micronautes (personnages d'une série de 1978) et plein d'éléments intéressants mais il y a un je-ne-sais-quoi de convenu. Je suis perplexe sur le fait que Carnage se fait avoir relativement facilement par le plan pas subtil du tout du méchant. La corruption de Venom par le Microvers est intéressante mais pas creusée du tout, je n'ai pas compris pourquoi il faisait des crises si ce n'est "il est pas fait pour vivre ici", qui me paraît un poil léger. C'est le Microvers ils auraient pu trouver n'importe quelle excuse. Carnage, qui est le descendant biologique de Venom n'est pas affecté mais on ne sait pas pourquoi. Il est évident que les deux scénaristes se sont servis de l'univers miniature pour avoir la paix avec la continuité de l'univers normal. (Le Macroverse, du point de vue des Micronautes) Tout comme il est évident que c'est un prétexte pour une montée en puissance de Carnage.

L'autre point qui me dérange c'est l'espère d'attitude de l'Agent Venom qui semble guidé par un code moral immaculé et qui se refuse à tuer Cletus parce qu'il ne vaudrait alors pas mieux que lui. Ce serait un vilain comme Big Wheel ou Rocket Racer je pourrais comprendre, mais là on a affaire à un tueur en série habité par un symbiote enragé, à quel moment c'est vertueux de lui accorder une chance avec tous les massacres à son actif ? En plus lors de l'evasion du Raft, Sentry l'avait emmené dans l'espace pour le déchirer en deux sans le moindre effort donc je trouve la justification de l'Agent Venom assez bancale. La fin en demi-teinte ne m'a pas consolée non plus et je suis restée sur ma faim parce que ça aurait pu être quelque chose de tellement plus fou et on se retrouve avec un petit truc un peu réchauffé qui bien qu'un peu original, ne fait que gaspiller un nom de série pour Carnage.

Oui parce qu'on a eu "Maximum Carnage", "Minimum Carnage", "Extreme Carnage" et "Absolute Carnage", au bout d'un moment Marvel va tomber à court d'adjectifs. (et encore, je fais l'impasse sur "Carnage USA", "Cult Of Carnage", etc...). Après l'histoire n'est pas juste bonne pour la poubelle, c'était vraiment une idée interessante de dépoussiérer le Microvers et de présenter une pléthore de personnages assez obscurs au lecteur. Le Team-Up Agent Venom et Scarlet Spider possède une bonne dynamique, les dessins sont bien et c'est une histoire auto-contenue. Mais aujourd'hui au regard de ce qui s'est fait sur le personnage de Carnage depuis sa création, je m'attendais à quelque chose de plus dingue et un côté horreur qui aurait été le bienvenu. Je ne me sens pas lésée non plus puisque je l'avais acheté en kiosque pour €5.70 mais j'aurais été bien plus amère si j'avais payé €18 en librairie.


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