Format — VO
Editeur — SkyBound (Image Comics)
Scénario — Daniel Warren Johnson
Dessin — Daniel Warren Johnson
Couleur — Mike Spicer
Lettrage — Russ Wooton
34 pages — 4.99$
Couverture Edition Limitee 1000 exemplaires par Frederic Pham Chuong
(non tu ne rêve pas, je flex bien une cover en édition limitée mouahahahaha !)

Autobots, transform...

Vous entendez un solo de guitare puis vous voyez une petite succube à la peau rouge hurler : "TRANSFORMERS, MORE THAN MEETS THE EYE ! AUTOBOTS WAGE THEIR BATTLE TO DESTROY THE EVIL FORCES OF THE DECEPTICONS ! TRANSFORMERS, ROBOTS IN DISGUISE ! TRANSFORMERS, MORE THAN MEETS THE EYE !" Elle repose ensuite sa guitare et sort une petite soucoupe volante verte qu'elle déplie pour former un petit robot un peu difforme et s'adresse à toi :

"Téma, poto ! C'est des robots qu'on peut les changer en bonzhommes ! La classe intergalactique ! Eh ouais ! D'accord stresse pas, j'ai capté que t'es la pour les bédés et pas les jouets et ça tombe bien parce que cette figurine Autobot Cosmos & Payload (Legends Class, 2014) est le seul jouet TransFormers que je possède parce que j'ai pas envie de collectionner des trucs qui prennent la poussière dans ma bibliothèque. Moi les robots qui se modifient en machins-bidules je les préfère en comics, alors pose ton cul et feuillète pardessus mon épaule..."

... and Roll Out !

TransFormers renaît donc de ses cendres en comics après une très longue période chez IDW. SkyBound, (branche d'Image Comics) a mis la main sur les droits de publication chez Hasbro et s'est offert le luxe de créer son propre univers mélangeant des créations originales ("Void Rivals") et de la licence ("TransFormers", "G.I. Joe") le tout formant alors Energon Universe. Oui, vous avez bien capté. Univers partagé. Donc ça va mixer à gauche à droite et je reste dubitative quant à cette décision. A priori les séries sont conçues pour être lisibles sans devoir acheter autre chose et si vous suivez plusieurs séries ce sera bonus pour vous. Pour ma part, bien que contente de cet aspect, je redoute les vents du capitalisme qui poussent souvent le navires à la dérive dans la baie des Events avec Tie-Ins. IDW et l'event ReVolution avait déjà unifié les licences Hasbro mais ça avait été très bâclé et sorti de derrière les fagots.

Pour ma part l'itération des comics TransFormers IDW m'avaient énormément plu et suite au déclin des ventes de la première série, ils avaient rebooté la licence une paire d'années plus tôt, cette V2 n'auta pas pu aller bien loin et souffre donc d'une fin bouclée à la hâte suite à la perte des droits en vue de la publication par SkyBound. Je rêve un peu mais si SkyBound/Image veut bien inviter d'anciens scénaristes et/ou dessinateurs de chez IDW, ce serait chouette ! Même si c'est juste pour une couverture ou un filler (Mais qu'ils n'invitent pas Pat Lee !). Bref, maintenant que je t'ai digressé et que je t'ai raconté des trucs dont tu t'en fout, on va en parler de c'te bédé. Fait ta vidange d'Energon, on attaque les robots convertibles.

Freedom Is The Right Of All Sentient Beings

SkyBound étant libre de toute forme de continuité, ils démarrent à leur manière avec ce "TransFormers #1" scénarisé et dessiné par Daniel Warren Johnson. Le premier truc qui frappe c'est qu'on sent que c'est un giga fan de la G1 (première génération de TransFormers, faisant souvent référence au design du dessin animé) et que son style graphique va y coller. Il ne s'écarte donc pas de la formule et la modifie en ajoutant juste une touche personnelle. C'est donc raté pour l'originalité et la prise de risque niveau graphisme ou scénario. Nous sommes ensuite introduits aux humains, là aussi tirés de la G1 avec quelques modifications. Nous avons donc Spike (le fils), Sparky (le père), Davey (le pote du père) et Carly, (l'amie de Spike et fille de Davey.)

Et pour moi ça commence déjà a glisser sur une pente savonneuse au bout de quelques pages. Le père alcoolique c'est un trope vu, vu, vu, vu, vu, et re-revu dans les comics et je commence à en avoir plein les bottes de voir des scènes avec des darons accoudés au bar qui picolent parce qu'ils sont pas heureux/ont vu quelqu'un mourir/ont eux aussi été victimes/boivent pour boire (rayez la mention inutile) Pour moi, si le caractère de ton perso se justifie par la présence de bouteilles d'alcool, c'est vraiment à chier. Je n'exclue pas la rédemption d'un perso (cf: "Iron Man : Le Démon en Bouteille") mais comme ça dès le #1 et le gamin est obligé de subir son père amer et bourré, c'est un gros non chez moi, mais je suis prête à gager qu'il y aura sûrement une explication ou une justification. Je verrais bien.

All Hail Megatron StarScream !

Ensuite c'est assez sommaire, les deux jeunes vont voir des étoiles du haut d'une montagne, le sol s'ouvre sous leurs pieds et ils découvrent les TransFormers inanimés mais bientot JetFire, un TransFormer volant et scientifique, se sert d'une petite source d'énergie pour redémarrer l'ordinateur du vaisseau qui se lance alors dans la réparation des robots au sol. Le premier ranimé est StarScream qui, comme d'habitude, profite de l'occasion pour faire la loi. C'est un peu une fusion entre Loki de chez Marvel et Iznogoud de la bédé franco-belge éponyme. L'histoire avance assez vite à partir de là et Daniel Warren Johnson se fait plaisir en donnant vie à aux personnages.

Le découpage narratif est clair et propre, le storytelling est efficace et le dessin rehaussé par les couleurs de Mike Spicer relève encore le niveau. Même si je suis un peu lassée des copies carbone des designs de la G1, je reconnais que le style graphique de Daniel Warren Johnson passe très bien. Mon seul reproche personnel c'est les onomatopées qui sont un peu brouillonnes et du coup pas toujours très lisibles. Les hommages à la G1 abondent et on sent que l'auteur est vraiment passionné par le sujet, c'est assez rassurant. Et pour moi tout allait bien... jusqu'à la dernière case. Je ne vais rien divulgâcher mais j'ai été franchement très dubitative en la voyant et j'ai eu une désagréable sensation de DreamWave (Un ancien éditeur des comics TransFormers), ce qui a passablement refroidi mon enthousiasme.

Synthèse Téléologique

Mon bilan final pour ce premier numéro est donc très mitigé. Les bons points c'est le style du dessin, la couleur et la narration claire et fluide, accompagnée de superbes cases. Les mauvais points c'est le père alcoolique et la dernière case qui pour moi est une "shock value" gratuite pour faire réagir le lecteur tout en sous-entendant "On est pas là pour rigoler c'est du sérieux les comics" mais de façon lourde et j'ai l'impression de voir du Kirkman (Auteur de "Walking Dead", "Invincible" et accessoirement patron de SkyBound) et je n'aime vraiment rien de lui hormis son comic "Super Dinosaur". C'est donc une lecture en dents de scie dans l'immédiat. Mais je suis joueuse, je ne vais pas m'arrêter ici et laisser la chance a Daniel Warren Johnson de montrer ce qu'il a d'autre au programme pour des véhicules convertibles en anthropoïdes...

Malgré tout, c'est une série que je n'aurais aucun mal à recommander à des curieux ou a des amateurs de TransFormers, la fin de la V1 de chez IDW avait été très décriée, notamment par des pleurnicheurs qui disaient que les TransFormers étaient eux-aussi devenus woke. La ils ont exactement ce qu'ils veulent alors j'espère les voir sur les chiffres de ventes plutôt que les voir pleurer dans les commentaires de Seibertron.com. Le dessin est bon, le ton est moderne, c'est vraiment sympa dans l'ensemble. Et puisque je suis une chieuse je vais encore rajouter le détail de l'onomatopée de transformation. IDW avait uniformisé en "TSCHE TCH TCH TSCHE" et j'y étais habituée. Ici le lettrage est un peu plus mécanique et c'est dommage vu l'unique son qu'ils font lors de la transformation. Je reste néanmoins confiante dans l'avenir de la série. Et je salue avec enthousiasme la décision de ne pas montrer Megatron dans le #1, StarScream est un bon "méchant de début" et j'ai envie d'en savoir un peu plus.

Je vous donne rendez-vous après la parution du #5 histoire d'avoir un avis un peu plus abouti sur ce renouveau de la licence chez un nouvel éditeur. D'ici là, lisez des comics, faites-vous votre opinion d'une lecture en lisant vous-même et buvez de l'eau ! Merci et à bientôt !