Format — VO
Contenu — Scarenthood (2020) #1-5
Editeur — IDW Publishing
Scénario — Nick Roche
Dessin — Nick Roche
Couleur — Chris O'Halloran
Lettrage — Shawn Lee
112 pages

Fuck Yiz

Alors les haricots ! ça fait moins les malins là hein ! Si les récits ringards de fantômes ne vous ont pas terrifiés, peut-être que ce récit moderne situé en Irlande vous fera changer d'avis ! Suivez le groupe et entrez dans l'ancienne salle paroissiale de... SCARENTHOOD !

"Qu'est-ce qui vous inquiète le plus: combattre des démons ou laisser tomber vos enfants ? Découvrez la réponse dans ce récit d'horreur urbaine par Nick Roche et Chris O'Halloran.
Leurs enfants en voyage scolaire, un groupe de parents dérangent un mal ancien enterré sous l'ancienne salle paroissiale, découvrant un mystère vieux de plusieurs dizaines d'années et faisant venir quelque chose... d'affamé dans leurs vies. Du jour au lendemain leur =s matins passent des jeux et de l'allergie au beurre de cacahuètes à un combat pour leurs âmes...
"

Action ou Vérité: Edition Parents au Foyer

Ici on délaisse le noir et blanc et on se rend en Irlande de nos jours avec un petit groupe de jeunes parents qui décident de se prêter à un challenge. Il y a plusieurs dizaines d'années, un enfant aurait disparu sous l'estrade de la salle paroissiale. Ce dernier est en réalité le frère disapru de Flynn, l'un des parents du groupe. Trouvant l'idée grotesque il s'en va mais Cormack est mis au défi par Jen et Sinéad d'entrer dedans, d'en toucher le fond et de revenir. Alors qu'il est presque au bout, Cormack découvre une petite statuette de la vierge marie entourée d'épines et la brise en voulant la toucher. Lorsqu'il ressort, il fait nuit et des dizaines de messages apparaissent sur son téléphone. Sa petite fille, Bethany, a été récupérée par Jen qui pense que Cormack a fait une mauvaise blague mais elle est perturbée lorsqu'il arrive en panique, il semble sincèrerement effrayé.

Les quatre parents décident alors de se pencher un peu plus sur cette étrange histoire et cette statuette brisée. Lentement mais sûrement, ce qui était une légende urbaine devient une réalité et Cormack sombre lentement dans une paranoïa maladive, au point d'en négliger sa fille. Flynn le vit assez mal, il s'agit de son frère disparu, Brian. Certains jours il est coopératif, d'autres, c'est plus compliqué. Jen se sent l'âme d'une aventurière. Le problème grandira en proportions jusqu'à nécessiter un exorcisme...

Flynnopedia

La raison initiale qui m'a poussée à prendre ce bouquin, c'est le scénariste et dessinateur, Nick Roche. Je l'ai connu sur "TransFormers" chez IDW Publishing et je l'apprécie énormément. Son récit "TransFormers: Last Stand of the Wreckers" est mon comic-book préféré de tous les temps. Donc la barre était haute. Je sais qu'au tout début il était meilleur en dessin de robots qu'en dessin d'humains mais je voulais voir ses progrès depuis le temps. Et il a très bien progressé sur ce plan là, ses traits sont moins anguleux et ses compositions de cases plus propres. Mais si le dessin est bon, le scénario... l'est nettement moins.

Alors attention, je ne dirais pas que c'est à jeter à la poubelle mais je suis très dubitative quand aux choix de Nick Roche. En premier: l'histoire de la femme de Cormac. Il mentionne qu'elle est malade et hospitalisée quelque part mais je me suis demandée si elle n'était pas en réalité décédée. Il a l'air de cacher quelque chose et lorsqu'elle l'appelle sur Skype, il panique et raccroche immédiatemment. C'est vraiment très étrange et il n'y a aucun indice vraiment clair. Deuxième point: Bethany. Il s'agit de sa fille qu'il appelle affectueusement Scooper. Si l'idée d'un père seul qui élève son enfant est intéressante, j'avais la nette impression de voir un type pas doué du tout qui file en permanence des sandouiches et des chips à sa gosse et qui la laisse des heures sur l'écran. Il est clair que l'affaire occulte qui se déroule en parallèle est censé exacerber là chose mais déjà initialement je n'aimais pas du tout le personnage donc je partais avec un biais personnel.

J'aime beaucoup les personnages de Sinéad et Flynn (encore que ce dernier soit un cliché ambulant) mais Jen j'ai aussi un peu de mal. Son mari, Diarmuid, est un brave type qui travaille longtemps loin du foyer. Si il est heureux d'être deretour, elle lui tombe dessus pour des broutilles et une déagréable sensation d'égoïsme colle au personnage de Jen. Le fait qu'elle semble tomber amoureuse de Cormack et la révélation surprise de la fin font que je n'aime pas non plus ce personnage (oui je suis chiante). J'aurais aimé un peu plus de vivacité et de pugnacité de la part du protagoniste principal quant à la situation plutôt que de me demander si je suis pas entrain de regarder un maubais téléfilm où un père Millenial/Generation X entrain de subir les choses, panique comme un idiot au moindre truc. Je ne sais pas si c'est voulu mais c'est assez prévisible et très rédhibitoire.

Seanchai

Nonobstant que je ne sois pas fan des personnages, le scénario manque d'ambition et je le trouve mal rythmé. Pourtant Nick Roche n'en est pas à son coup d'essai et son boulot sur TransFormers avait un rythme parfaitement dosé malgré la contrainte d'une licence derrière, donc je me demande ce qu'il s'est passé. Je me suis sentie plus traînée par le récit que portée. Le perso principal qui se comporte comme un tocard monumental n'a pas du tout aidé. L'escalade en qualité ne reprend que vers la fin pour nous laisser tomber aux dernières pages qui nous montrent deux retournements de situations et puis... rien. Oui, rien. Le tome 2 n'est pas encore sorti et ne semble pas àetre prêt à paraître donc c'est très frustrant, si une suite vois le jour j'espère que l'auteur répondra à tout ce qui est resté en suspension. L'intrigue principale est résolue mais il y a des conséquences qui arrivent et on ne saura peut-être jamais, c'est dommage.

En dehors du scénario, c'est vraiment bien. Le dessinateur maîtrise les humains et fait un bon travail, je ne connais pas les petits villages d'Irlande ni leur culture mais ça avait l'air relativement crédible. Je soupçonne une certaine part de true story de la part de Nick Roche quant à certaines situations vécues par Cormack. Les enfants sont mignons et le cast est physiquement varié, ça fait plaisir à voir. La couleur est gérée par Chris O'Halloran avec goût et subtilité, il sait quand faire du sombre ou du clair, comment faire du noir crade et du pastel propre. Je ne le connaissais pas mais c'était une bonne découverte, j'espère le revoir ailleurs. Le lettrage par Shawn Lee est très banal. Pas de fioritures ou d'expérimentation, c'est un peu dommage, l'ambiance se prêtait bien à des choses un peu louches ou surprenantes.

Synthèse Téléologique

Dans l'ensemble je dois avouer que c'est pour moi une deception, l'auteur-dessinateur m'avait habitée à bien mieux et j'espérais qu'il laisserait éclater son imagination avec un récit libre comme ça mais au final j'ai une sorte de mauvais Desperate Housewives avec des jeunes parents à la place des femmes au foyer. Le fait qu'on soit abandonnés après les plot-twists de la fin contribue également à mon avis négatif, donc si un second tome finit par sortir un jour, je le prendrais certainement, juste pour voir si il corrige le tir ou si c'est vraiment bof du début à la fin. L'idée initiale du groupe de jeunes parents et de la légende urbaine qui est en réalité un drame d'enfance pour l'un d'eux était très habilement présentée mais le scénario se prends les pieds dans le tapis un peu avant le milieu pour ne se relever mollement que vers la fin.

Si je devais ajouter une note tout à fait personnelle, c'est que j'ai apprécié de lire ça en VO, ils parlent avec un accent Irlandais donc j'ai lu plus lentement que d'habitude et j'ai pris plaisir à décrypter certains mots ou expressions. Si vous n'avez pas un très bon niveau d'Anglais, vous risquez peut-être de coincer sur certains passages et Flynn avec son accent et ses gros mots pourra sembler laborieux à comprendre. Ce tome un n'est donc pas dans mon top des meilleurs comics indépendants malheureusement. Je suis cependant prête à laisser une chance à Nick Roche si un deuxième tome est jamais produit. Comme ça vous voyez que je ne parle pas que de ce que j'aime, il y a des choses moins bonnes parfois.

Note à l'attention de ceux qui me lisent ; Ce n'est que MON avis, que ça ne vous déboute pas pour lire Scarenthood, si ça se trouve c'est un comics que vous allez adorer, je n'ai fait que donner MON point de vue de MA lecture, je ne suis, ni ne souhaite être une référence en la matière, le meilleur avis que vous pourrez avoir c'est le vôtre, ne l'oubliez jamais.